French Steam

Catalogusnummer

B0045
Taal

Préface
// est de tradition lorsque l'on écrit la préface d'un livre de déclarer que rien ne vous désignait pour cet honneur, qui vous flatte beaucoup, etc. . ..
Eh bien non, je me trouve très à mon aise pour parler de l'oeuvre commune de mes vieux amis Yves Broncard et Félix Fenino. Ce livre, leur talent de photographes, un talent hors de pair, ils l'ont écrit à mes côtés, car à côté d'eux j'ai souffert du mauvais temps, de la pluie ou du froid, d'un soleil excessif, pour attendre le passage de tel engin qui, finalement, n'était pas en tête du train lorsque celui-ci nous passait devant le nez. Entre temps, demande de réserve, modification d'affectation, etc. . . . avait fait rater une opération pourtant montée à l'avance avec tous les soins requis. Que d'amis anglais ont du connaître les mêmes désillusions!
C'est là le sort commun à tous ceux qui longent une voie ferrée dans l'espoir de prendre sur leur pellicule, non pas n'importe quoi, mais telle machine, avec tel convoi. . . .
Ces péripéties, triomphales ou maudites, je les ai vécues à côté d'eux, ramassant au passage pas mal d'accrocs ... et quelques "pelles" mémorables. À nous, les entorses . . .
C'était notre jeunesse ... et ilne faut jamais s'attendrir sur ces souvenirs puisqu'ils constituent la vraie richesse, celle du cœur. Nous nous sommes souvent demandés pourquoi, entre camarades, pourquoi nos amis anglais montraient autant d'intérêt à nos propres locomotives ? Sans doute c'était la réciproque des sentiments qui existaient chez tant de lecteurs français des grands magazines britanniques consacrés aux problèmes ferroviaires. Il faut bien le dire tout net; si je dirige depuis trente-deux ans la revue Chemins de Fer, organe marquant un aspect essentiel de l'activité de notre Association Française des Amis des Chemins de Fer, c'est à / 'exemple longtemps analysé des grandes revues britanniques que je dois ce qui m'a permis, et de diriger mes premiers pas, et de tenir bon devant les difficultés qui naissaient comme mauvaise herbe au soleil lors de mes premiers pas dans cette fonction de rédacteur en chef d'une revue.
Mais il y a plus. Je crois sincèrement qu'entre chemins de fer britanniques et chemins de fer français il y a eu des échanges bien plus intenses qu'entre tous autres réseaux du Monde. C’est peut être là leçon de l'histoire. Derrière des disputes fréquentes, quelques peu fratricides, Hreste un fond commun d'idées qui, nous liant dans le plus profond de nous-mêmes, nous ramène finalement l'un vers l'autre. Et H est bon qu'H en soit ainsi.
L 'ouvrage de mes deux amis, marque, en somme, par une iconographie particulièrement soignée, l'évolution de la traction à vapeur en France depuis les jours pénibles, mais pleins d'espérance, de l'après ….